Flores

Flores
Flores

terça-feira, 16 de janeiro de 2018

Silence et Bruit Roberto Romano Prefácio (word).



Silence et Bruit





ROBERTO              ROMANO










































Roberto Romano
Silence eL Bruit
T rad uctio n: Maria Leonor Loureiro



Ro11E1no ROMA NO
Professeur de l'Université de Campinas - UNICAMP Dept. de Philoso p hie
Adresse electronique: romanor@uol.com.br






































Pour Maria Sylvia : "Ecce tu pulchra es amica mea, ecce tu pulchra es...sicut lilium inter spinas, sic amica mea inter filias".



























N
 
otre fin de  siecle  est  plongée  dans  une  cacophonie invraise mblable. L'exces de bruits et le vacarme gênent l'écoute  et   l'entendement.  Le  vertige  de   la   "vitesse  de

communication"   et   'l  e ngoue ment    pour   les   moyens  éléctroniques
sophistiqués de communication semblent faire perdre Ie gout de la réflexion et le sens de la critiq ue. On se gave de b la - bla-bla et l'on s' imagine avoir pensé ou compris. Les silences de la réfléx.íon sont souvent associés à l' omission ou à l'ignorance. Le bourdonnement ininterrompu est pris pour de l'activité et de l'érudition. La distance
critique  de  'l  iro nie,   de   la  satire,  de   la  caricature  de   l'abusif  et de
l'inadmissible semblent se perdre dans l'édat des feux du 20eme siede occultant le rayonnemem des Lumie res. Robeno Romano s·appuie sur Diderot pour produire une analyse ponderée et puissante du pouvoir du silence et du sens des sons. L' a uteur, professeur de philosophie politique à J'universi de l' Éta t de São Paulo à Campinas (Brésil), est issu d'une longue tradition de pensée universitaire brésilienne liée à la philosophie critique de l'histoire et du langage. Le theme de la satire, recours et refuge pour la pensée indépendente dans un monde en proie à la démagogie publicitaire et politique, lui offre, sur la scene du Neveu de Rarneau, un forum exceptionnel de débat et de critique du sens et du non-sens dans le dit et dans le no n-dit.
Huit   chapitres   marquenl   'l  itiné raire    parcouru    para Robeno
Ro ma no.  Dans  le  premier,  Diderot et la satire,  est discuté le  recours à
l'ironie et  à la satire comme  instruments du scepticisme  éclairé et

éclairan1. Un philosophe satirique (2eme chapitre) souligne la perspective philosophique de Diderot en tant que penseur préoccupé parle fond des questions et maniant avec adresse !'arme d'un la ngage âpre et énergique. Sans se sentir prisonnier d' une interprétation quelconque, Robeno Romano discute la littérature diderotienne récente, principalement de langue française , et met en valeur l'indépendance de Diderot  par  rapport à ses contemporains  et surtout à ses critiques, indépendance qui lui valut une sone  d' acc usa tion voilée d'éclectisme.
Romano ne distingue pas dans cet éclectisme une pene de qualité philosophique d1ez Diderot. Au contraire, l'interêt multiple porté par celui-ci à toute forme d'expression de la pensée humaine, y compris dans ses rêves, mythes ou songes (apparemment) les plus farfelus, le rend plus proche des grands écrivains satiriques de la tradition de 1'Occident classique. Romano passe ainsi, dans son 3eme. Chapitre, à établir entre Lucien et Diderot quelques approches.
Remarquable reprise de Lucien de Samosate par R. Romano. Notre auteur utilize les paralleles déjà établis, à partir de Renan, et
examine  les  rapports  entre  Diderot,  'l  homme   des  Lumieres,  et le
Syrien, se rallian t à L. Schenk, pour considérer Diderot comme "un Lucien moderne". Son chapitre expose clairement Jes raisons d' o rdre psychologique et philosophique, comme de style et de méthode, qui le menent à voir en Diderot un adm irateur sinon un disciple de Lucien.
Le 4eme. Chapitre apporte une démonstration détaillée de la these soutenue, car Roberto Romano se penche, chez Lucien, sur
quelques   dialogues   exemplaires    pou   'l  a nalyse   diderotienne. Le
Neveu de Rameau est étudié par comparaison directe avec quatre dialogues de Lucien: Dyonise, Annclwrse, lcaromeni ppe, Dialogue des Morrs et Cl1nron et /es observnteurs. Le recours au sujei du "masque" (et son parallele immediat avec la "persona" de la tragédie) permet à Diderot - comme le souligne l'auteur - de se servirdes techniques luciéniennes et moenipéennes de I'anabasis et de la /wtabasis pour construire "une critique  universelle  de la culture et de  la  politique".

Une telle critique préfere la moquerie de maniere à prendre ses distances  par  rapport   aux   riches  et  aux  puissants,  si  farniliers  de 'l adu latio n.

Une citation remarquable des Pensées de Pascal ouvre le Serne. Cha pit re. L'ironie de l'adulation et de la flatterie et de ses mille un artifices est une constante de la socié té. Romano nous fait voir à que! point la pyrotechnie des mots et des bavardages constituait  un véritable rideau de dissimulation et de tromperie au XVI IIe. Commérages, non-sens, incommunicabilité: des traces du Neveu: le 7eme chapitre nous fait comprendre la réfléxion de Diderot, para Jean­ François, sur la futilité de la vie d'apparences, des bruits sans signification, du vide, du néant, de la mort.
Romano montre justemem avec élégance - sans trop de mots - la gêne de Diderot devant la prolixité du monde littéraire et social de son époque, gêne qui se traduit par la satire caustique de ses écrits. On peut ajouter sans crainte d' éxagérer, que beaucoup' pa rler pour ne rien dire' est, de plus, un mal persistam qui afflige la philosophie et les belles  lemes  depuis  bien  longtemps,  un  rideau   de   fumée  appélé la n gage qui voile l'absence de pensée - on lui préfererait un obséquieux silence, rnême imposé, et à la limite du martyre intellectuel! Le neveu de Rameau se réfugie dans le tourbillon des mots flatteurs, jouant le rôle que 'l on attend de lui, malheureux si la vélleité le prend de devenir lui-même.
La forte présence de la critique du langage creux chez Diderot mene Romano à examiner 'l influence de Plutarque sur la tendance moraliste  des  textes  du  XVllleme.  Pour  l'auteur  il  est  nécessaire  d' éta blir le rapprod1ernent entre Plutarque et Diderot, car pour celuci 1'impiété de Lucien devrait être comrastée sinon compensée par une sorte de moralisme confident chez le premier. Le dernier chapitre, sur la satire et la sécularisation, paracheve la réflexion (optim iste) de Romano sur le choix de la raison par les personnes libres, q ui savent (ou sauront un jour) avoir recours au rire et à 1 'ironie pour échapper au piege des croyances aveuglantes et des déluges de mots vides. "Un

satirique, un sceptique si l"on veul, sait. que p arler est important car, à partir de ses faiblesses, on peut établir d' in finies connexions nouvelles. 11 faut cependam, pour cela , philosopher avec les autres êtres humains, en refusant la leçon voltai rien ne et en assumant la culture du monde, bien au-delà du jardin confonable" (Roberto Romano). Une bibliographie qui tie nt compte des classiques et des in nova teurs en la recherche diderotienne liés spécifiq ue ment à J'objel du livre clõture celui-ci. Avec une  rigueur méthodologique et un soin linguistique qui n' a rie n en commun ni avec le bavardage creux ni avec le parler pour ne rien dire, Romano livre aux lecteurs une étude sérieuse, enrid1ei par un sty le lui- m ê me fin et ironique, mettant à la disposition (surtout) des spécialistes une vaste culture et u ne fresque analytique comparative qui couve bien la tradition  !atine de la sa tire ,  de  1 ' iron ie et  du  mo ralis me didactique du théatre, de la literature, du sermon.



CARLOS E..\TEVÀO  O lt\VES DE R. M ,\lff lNS
Professeur de  Philosophie à 1'  

Nenhum comentário:

Postar um comentário

Observação: somente um membro deste blog pode postar um comentário.